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1. L’UTILITÉ D’UN BON STANDARD CONTRACTUEL

D’une manière générale, toute entreprise, dans le cadre de ses activités industrielles ou commerciales, est amenée à conclure des contrats avec différents partenaires dans le temps avec une certaine répétitivité.

Souvent, dans ces contrats, le contenu technique ou commercial est plus variable, tandis que les clauses juridiques – par type de contrat – varient moins. Les exemples typiques sont les contrats d’achat, les contrats de vente de produits de l’entreprise, les contrats d’approvisionnement, etc.

Dans ce cas, il est utile pour l’entreprise de disposer d’un bon standard pour chaque type de contrat, dont l’adaptation au cas particulier sera laissée aux fonctionnaires et techniciens non- juristes pour des raisons pratiques évidentes. L’utilité de disposer dès le départ d’un instrument contractuel de base, rédigé par des juristes, garantit :

  • un avantage dans les négociations : celui qui fait la première proposition complète part, de toute façon, d’une position initiale de supériorité, même si sa propre norme – ou ses propres “conditions générales” – n’est pas acceptée en tant que telle et ne devient donc qu’une base pour une discussion contractuelle ultérieure ;
  • une plus grande rapidité dans les négociations commerciales ;
  • l’élimination du risque que des accords commerciaux précontractuels déjà conclus doivent être modifiés pour des raisons strictement juridiques, inconnues des opérateurs non juristes.

Les petites entreprises ne doivent pas craindre de présenter d’emblée leur propre standard contractuel à des partenaires plus importants, du fait d’un sentiment d’infériorité mal compris. Au contraire, la présentation initiale d’un standard bien fait démontre le sérieux et la bonne organisation de l’entreprise. Le texte peut être modifié au cours des négociations, mais les opérateurs auront toujours un texte de référence et pourront toujours demander à leurs avocats si le partenaire insiste pour adopter un texte très différent.

Il est toutefois important que ces normes soient élaborées par des juristes expérimentés et qu’elles soient adaptées aux besoins spécifiques de l’entreprise. Un contrat de vente et d’achat standard, par exemple – même s’il est bien rédigé – peut ne pas tenir compte des spécificités des produits de l’entreprise et donc ne pas protéger suffisamment l’entreprise sur certains points importants.
Un bon d’entreprise standard contient des clauses alternatives pour les variables les plus courantes – établies sur la base des pratiques commerciales “historiques” de l’entreprise – et les professionnels reçoivent des instructions sur la manière de l’adapter. En revanche, une norme générique risque de contenir de nombreuses autres clauses théoriquement protectrices, mais sans rapport avec la réalité spécifique de cette entreprise, et qui alourdissent donc inutilement le texte contractuel et risquent de faire l’objet de discussions avec le partenaire (qui, en les voyant insérées, peut imaginer des difficultés inexistants). Un bon d’entreprise standard contient évidemment des clauses conçues en faveur de l’entreprise qui le propose. Toutefois, évitez de proposer aux partenaires des normes qui contiennent des clauses trop strictes ou qui, dans l’ensemble, sont trop déséquilibrées en votre faveur.

Parce que :

  • le code civil lui-même impose l’obligation de se comporter loyalement dans les obligations en général, et ce sur la base des dispositions de l’article 1175, qui dispose : “Le débiteur et le créancier doivent se comporter conformément aux règles de l’équité (code civil 1337, 1358)“.
  • en cas de litige, un contrat manifestement déséquilibré en faveur d’une partie pourrait être ramené en équité par le juge ;
  • si l’entreprise peut être légalement classée comme opérant dans un monopole ou un oligopole, le contrat pourrait constituer un cas d’abus de position dominante ;
  • même sans tenir compte des fondements juridiques, une proposition de contrat trop déséquilibrée indisposera immédiatement le partenaire. D’autre part, la présentation de propositions commerciales claires et juridiquement correctes favorise la conclusion rapide d’accords et donne une image positive et sérieuse de l’entreprise.
pour toute clarification sur ce point, veuillez contacter

2. LES ERREURS À ÉVITER

Il faut éviter de mélanger deux normes contractuelles différentes. Chaque modification d’une norme – notamment des clauses à caractère plus strictement juridique – doit être évaluée non seulement pour elle-même mais aussi en vérifiant sa cohérence avec le reste du contrat. Mélanger deux normes peut conduire à des erreurs. Les erreurs sont plus graves si deux normes relatives à deux hypothèses contractuelles différentes sont mélangées.

Il ne faut jamais copier des normes étrangères rédigées en vertu de lois différentes. Il arrive très souvent de voir des textes clairement traduits de contrats en anglais : souvent aussi parce que la société italienne est une filiale d’une multinationale, et que la société mère impose une norme contractuelle identique à toutes ses filiales.

Ces standards sont élaborés conformément à des lois différentes de la législation italienne et ne protègent pas nécessairement une entreprise italienne. S’ils sont rédigés en anglais, ils sont probablement conformes au droit de common law américain ou au droit de common law anglais. Mais les principes du droit de common law sont très différents de ceux du droit romain, dont est issu le droit italien.

Pour expliquer cette différence en termes généraux : pour le droit italien, tout ce qui n’est pas établi par un contrat entre les parties est régi par les règles de droit, et principalement par le code civil.

Pour le droit de common law, tout ce qui n’est pas réglé par le contrat n’est souvent pas prévu du tout. C’est pourquoi les contrats de common law sont généralement extrêmement détaillés et lourds. En conclusion : s’inspirer des normes contractuelles de la société mère en ce qui concerne le contenu substantiel du contrat (technique, commercial, etc.) peut être une bonne chose ; mais – si le contrat est soumis à la loi italienne – il est conseillé de faire préparer son propre standard.

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